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mercredi 28 juillet 2010

Steve coleman - Harvesting, semblances & affinities - 2010


Il y a dans la musique de Steve Coleman quelque chose de fascinant. De toujours fascinant. C'est un peu comme si l'on partait à la découverte d'une civilisation disparue dont on apprenait les usages et la langue. Et ce dès le début du présent album, qui ouvre comme sur une sorte de rituel ou de rite initiatique. On retrouve d’ailleurs ici l’inspiration des Rituals que l’on retrouvait dans Weaving Symbolics ( Label Bleu 2006). Et cette sensation est renforcée par les volutes vocales de Jen Shyu qui depuis quelques temps déjà accompagne Steve Coleman ( quand ce n’est pas Sarah Murcia) et dont la voix de vestale posée sur la musique est une sorte d’appel à une mystérieuse célébration mystique. Se reporter à la définition du Petit Robert,  vestale : "prêtresse de Vesta qui entretenait le feu sacré".
Mais la musique de Steve Coleman c'est aussi cette géométrie à multiples variables où les frontières entre l'écrit et l'improvisation sont instables (à l'exception des parties chantées), comme le sont aussi celles qui sont censées séparer le chant et le contre-chant au gré des combinaisons rythmiques et harmoniques. Et le lien, dans ces flottements de la forme, c'est cette formidable énergie qui circule et passe de part en part entre les musiciens.
Sur chacune des phrases vocalisées, des ramifications harmoniques se croisent portées par Coleman à l'alto ( quel son !), par   Jonathan Finlayson ( superbe) à la trompette et par Tim Albright au trombone. La rythmique quand à elle apporte une vie puissante, une sorte de force tellurique à cette fête païenne.
On ne peut que suivre Steve Coleman et entrer avec lui dans un univers totalement captivant.  Semblant s’être, débarrassé de son langage mathématico philosophique souvent (trop)  complexe, cet univers-là maintient tous les sens en éveil. On croit retrouver ce qui avait fait la force de M'base notamment. Cette force de la pulse viscéralement chevillée à la musique colemanienne.
La structure reste pourtant complexe et le système Colemanien reste fondé sur une approche systémique caractérisée par la numérotation de ses compositions laquelle renvoie à des combinaisons harmoniques et rythmiques bien définies comme autant de ramification possibles. Ce sont des systèmes a priori qui délimitent le cadre. Dans cet écheveau les voix se croisent mais se complètent aussi comme sur ce Middle of Water où les chorus vocaux sont doublés par les cuivres dans un mélange d'unisson et de contre chant vibrants. Une force vitale incroyable frémit, s'élève, vibre et plane aussi dans un univers parfois évanescent, en apesanteur comme sur Flos Ut Rosa Floruit composé par le compositeur Danois Per NÆrgard et inspiré des textes sirptuels du moyen âge, où la voix magique nous entraîne dans une sorte d'opéra entre rêve éveillé et paysage fantasmagoriques.
On connaît aussi l’importance que Steve Coleman a toujours accordé aux batteurs et à leur force d’attraction mutuelle. Il n’est que d’entendre Attila 04 , cycle de 32 mesures (sorte de rituel de clôture, danse frénétique) pour comprendre l’importance du travail d’orfèvre laissé aux baguettes de Tyshawn Sorey .
Assurément il y a un style « Steve Coleman » qui, en dépit de sa complexité, revient aujourd’hui à une forme d'épure qui relève toujours pour l’auditeur, du domaine de l'expérience musicale. Le monde de Steve Coleman nous happe et nous captive. Il appartient définitivement à ceux qui savent le conquérir.[ Jean-Marc Gelin - les drnieres nouvelles du Jazz ]

1. Steve Coleman - Attila 02 (Dawning Ritual)     8:33  
2. Beba    5:43
3. Clouds    7:26
4. 060706-2319 (Middle of Water)  14:05
5. Flos Ut Rosa Floruit  6:49
6. Attila 04 (Closing Ritual) 3:33
7. Vernal Equinox 040320-0149 (Initiation)  6:42

les liens sont dans les commentaires

2 commentaires:

AstraToth a dit…

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Anonyme a dit…

Thanks, Coleman´s cryptic methods are an essential part of today's music