JAZZ A GOGO DISPARAIT.
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jeudi 10 juin 2010

Daniel Humair - Pas de dense - 2010


C'est l'histoire de trois explorateurs dont le sort serait irrésistiblement lié. Quand bien même l'un d'entre eux voudrait s'échapper, quitter le navire, s'émanciper, les deux autres à l’écoute du moindre de ses gestes le suivraient toujours. Car ils sont tous les trois réunis dans l'exploration musicale. Semblant à tout instant réinventer le geste suprême du jazz, celui de l’improvisation. Celui qui rend les jazzmen farouchement libres, farouchement indépendants et farouchement dépendants de l’instant précis, farouchement attachés à façonner la musique à leur guise, farouchement individualistes mais aussi farouchement liés, farouchement dans le jazz celui qui est domptable et indomptable. Alors ça sonne à  l'unisson, ça décale, ça contrechante. Parfois ils semblent suivre une mélodie, mais ne s’y laissent jamais enfermer. Car ils sont là pour explorer ensemble pas pour s’installer. En tous cas jamais confrtablement. Car ce jazz là n’a pas de ces manières un peu bourgoeise du confort de l’acquis. Il s’agit de bouger, se mouvoir. Tous les univers musicaux sont alors fouillés dans leurs moindres recoins. Tous les sons sont vus et revus. Des plus sauvages aux plus épurés. Des plus aigus aux plus rauques. Chaque pièce est visitée en détail. Au hasard des séquences, celles-ci sont encombrées d'un fouillis où un spécialiste en harmonies n’y retrouverait pas ses accords. Peu importe car ces trois-là taillent dans le vif et libèrent les espaces. Tony Malaby, fabuleux, pratique l’incise du son, le meurtri et le malaxe, se fraie un chemin à la serpe tandis que Daniel Humair déblaie et remet de l'ordre dans tout ça. Parfois, c'est le contraire et c’est l'espace qui semble dénudé, vide. Il se remplit alors avec une infinie délicatesse par le son tenu de Tony Malaby et de l'archet de Chevillon qui prolonge l’erre de la note. Humair laisse l’espace s’étirer, linéaire avant d’entrer et d’apporter tout le relief des montagnes et de la mer, des frissons et des colères.

On s'agace beaucoup de voir, systématiquement tous les trios pianoless ramenés à Sonny Rollins. Comme si au delà de Way Out West tous ces trios n’etaient que de simples imitations.  Pourtant ici rien à rien à voir avec Rollins (à l'exception peut être de la dernière des 12 séquences). Rien n'évoque Rollins. Car HCM, ces trois-là sont bien trop libres pour se laisser enfermer dans un quelconque schéma réducteur. Parce qu’ils s’écoutent vivre et jouer ensemble, ils se démultiplient,  s’entendent avec empathie, télépathie.

Et ce qu’ils font donne de la vie au jazz. Farouchement. [Jean-marc Gelin - les dernières nouvelles du Jazz

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