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samedi 13 novembre 2010

Lucky peterson - You can always turn around - 2010


 (320 kbps)
Avec le CD You Can Always Turn Around, le guitariste Lucky Peterson répond à des pulsions traditionnelles. Il était temps. En effet, les dernières sorties (concert ou disques), ne m'avaient de loin pas convaincu. Voire affligé. Et je ne parle pas des entretiens grotesques... Grand vainqueur du retour aux sources, le blues acoustique. «L'inspiration est montée naturellement», m'a confié l'artiste né à Buffalo dans l'Etat de New-York. «J'ai senti la force des racines, celles de grands anciens comme Robert Johnson, Gary Davis et Blind Willie Mc Tell. Moi, ce qui me branche, ce n'est pas de devenir une vedette et d'occuper les plateaux. C'est de réaliser ce dont j'ai envie, du moment que cela plaît à mon public. Le reste ne me motive pas. Du reste, devenir une star, franchement, c'est trop de travail!»
Même s'il n'est pas devenu intello en une nuit, le personnage m'a semblé plus cohérent que les dernières années. L'album de ce bluesman polyvalent met en valeur des musiciens purs et durs du blues actuel, dits «de Woodstock»: Larry Campbell, Scott Petito et Gary Burke. Lucky Peterson devait cet hommage aux pairs qui lui ont regonflé la six-cordes. Car le Monsieur revient de loin. Pourtant, la carrière avait démarré sous de bons auspices. Après une tournée en Europe, Lucky avait été signé par le label Alligator, avant d'enfiler des albums disons... agréables, pour être musically correct, chez Verve et Blue Thumb. Etape suivante chez Birdology/Dreyfus, où il avait enregistré en 2003, Black Midnight Sun, considéré alors sur le site Amazon.com comme «le meilleur album».
Les embûches ont ralenti le parcours de cet espoir du Blues. Son énergie sera dépensée pendant quelques années à résoudre les problèmes de drogue qui avaient entamé sa santé, gâché sa vie professionnelle et pourri sa famille. Il enregistre certes quelques albums pour des petits labels européens; hélas rien qui ne vaille l'escalade aux rideaux.
À l’âge de 45 ans, "voici le moment de la révélation", proclame-t-il. Le CD présente un florilège de chansons évoquant galères, combats et salut. Déclaration du musicien: «j'espère que le message profitera à ceux qui se croient dans une impasse. Il y a toujours moyen de s'en sortir. Que je m’exprime par le biais du blues originel acoustique signifie qu'on peut tirer de la force et de l'âme de ses origines.» « Pour moi, le disque est vraiment différent, il jaillit du fond du coeur», ajoute son signataire.

L’album restera comme le dernier disque coproduit avec un grand Monsieur de la musique populaire française et du jazz, Francis Dreyfus, décédé le 24 juin 2010. Les titres ont été choisis par Doug Yoel, l'autre coproducteur. Hymne en faveur des droits civiques, le titre I Wish I Knew How It Would Feel To Be Free, écrit par Billy Taylor, et popularisé par Nina Simone, constitue un des sommets de l'album. Avec Trampled Rose, écrit par Tom Waits, Lucky Peterson initie un idiome nouveau, transformant un titre accrocheur sans paroles en séduisante mélopée aux accents arabisants.

En définitive, la voix pourrait constituer l’attraction majeure de l’album. Elle se retrouve au service d’une sélection éclectique de compositions fondées sur le blues comprenant aussi bien des chansons écrites par des bluesmen traditionnels du Delta cités plus haut, que des titres modernes écrits par quelques-uns des auteurs à succès actuels comme Tom Waits. L’album se referme avec une version magistrale du Think, de Curtis Mayfield, «qui doit vous retourner les tripes», insiste son nouvel interprète. L’album a été enregistré dans les studios Catskills. Lucky Peterson sollicite à plusieurs reprises la guitare Resonator, pour un résultat concluant. On remarque aussi son jeu au piano acoustique. Le styliste retrouvé réamorce aujourd'hui les tournées. Quand il n’est pas sur la route, on le retrouve au milieu de sa famille, derrière l'orgue de l'église à Dallas (Texas), pour le bonheur de l'assemblée des fidèles.
[Bruno Pfeiffer- Liberation

Lucky Peterson-1. I Believe I’ll Dust My Broom (Robert Johnson)
2. I’m New Here (Bill Callahan)
3. Statesboro Blues (Blind Willie McTell)
4. Trouble (Ray LaMontagne)
5. Trampled Rose (Tom Waits / Kathleen Brennan)
6. Atonement (Lucinda Williams)
7. Why Are People Like That (Bobby Charles)
8. Four Little Boys (James Peterson / Judge Peterson)
9. Death Don’t Have No Mercy (Rev. Gary Davis)
10. I Wish I Knew How It Would Feel To Be Free (Billy Taylor and Dick Dallas)
11. Think (Curtis Mayfield)

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