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mercredi 21 juillet 2010

Henry threadgill zooid - this bring us to vol.1 - 2010


 Henry Threadgill (fl, as)
 Liberty Ellman (g)
 Jose Davila (tb, tuba)
Stomu Takeishi (ac b)
Elliot Humberto Kavee (dr)

Marginal et magistral.
On s'interrogeait dans le Jazzmag/man du mois de mai à propos de Henry Threadgill, sa musique et sa notoriété. Un bel article par ailleurs. Profitons-en pour rebondir avec This Brings to Us, sorti en 2009 aux Etats-Unis.
Quels sont les points communs entre le Ornette Coleman et Henry Threadgill? Tous deux sont saxophonistes et compositeurs contemporains. L'un est reconnu mondialement, l'autre ne le sera probablement jamais. Pourtant, Threadgill est un extraordinaire concepteur de la composition. De Steve Reich, il n'a rien à envier, mise à part la notoriété. Ornette a inventé l'harmolodie et Henry cultive un système musical, appelé "compositional improv", véritable méthodologie de la composition basé sur l'improvisation.
Henry Threadgill et Frank Zappa. Voyez vous le lien? Pas vraiment? Pourtant il y en a: la déstructuration musicale – qui fascinait tant Zappa chez Edgar Varèse – est aussi un sujet d'étude pour Threadgill, l'étude et la pratique du contrepoint (Zappa vouait une passion au grand maitre du genre, Moondog).
Threadgill est peut-être le compositeur et concepteur musicale le plus reconnu par ses pairs. A New-York, il fait office de figure de proue de la scène improvisée locale. Les musiciens du crû sont généralement fascinés par ce styliste hors-pair, ce génial mercenaire de la composition et de l'improvisation, ce talentueux directeur d'orchestre qui dirige avec autorité des musiciens blancs, hispaniques, asiatiques et noirs (on l'a vu à Banlieues Bleues édition 2008, régulièrement au Jazz Gallery et Roulette à Manhattan), qu'ils soient en devenir (Dana Leong) ou connus (Liberty Ellman).
This Brings to Us est le premier album de Threadgill depuis huit ans et fait suite à Up Popped the Two Lips, premier cd de son groupe Zooid, paru chez Pi Recordings. Depuis 2001, le groupe a évolué: Dana Leong (violoncelle, tb) - accompagné d'un deuxième violoncelliste du nom de Rubin Kodheli – a disparu d'un groupe qui se transforme en quintet à l'allure classique.
Up Popped the Two Lips élabore les prémisses de la méthodologie "compositional improv" de Threadgill. This Brings to Us approfondit le sujet et la met en œuvre avec intensité.
Pour comprendre l'idée générale de la méthodologie inventée par Threadgill et explorée ici, partons du nom du groupe. En biologie, le suffixe -"zoïde" (En anglais, "zooid" est une cellule qui se caractérise par le comportement sus-décrit) , quand il est associé à une cellule, désigne la capacité de la cellule à se déplacer indépendamment de l'organisme à laquelle elle appartient (ex: un spermatozoïde). Et c'est sur ce principe que Threadgill a développé sa méthodologie pour Zooid: les compositions sont organisées le long d'une série de blocs d'intervalle de trois notes, dont chacune est assignée à un musicien, qui est libre de se déplacer dans ces intervalles, improvisant des mélodies et créant un contrepoint d'un intervalle à l'autre.
Le système fournit ainsi le canevas nécessaire pour un dialogue ouvert dans le groupe en encourageant les musiciens à chercher de nouvelles façons d'improviser. Des musiciens qui se challengent et qui prennent l'initiative de tirer la musique dans une direction, d'aller vers des consonances et des dissonances; un système qui favorise l'exploration personnelle aussi. Ainsi, Threadgill définit un nouveau modèle de "free" jazz, au sens de la musique libre et créative.

Essayons d'être exhaustif alors que cette musique fourmille de particularités.
En Occident, la mélodie est considéré comme un élément fondamental d'une musique "réussie" et qui plait. C'est même l'élément sur lequel on se focalise en premier lieu. Pour la musique universelle, la mélodie est un élément parmi d'autres. Alors que Threadgill est un orfèvre de la mélodie - le genre de mélodie évidente, mais pas trop, celle qui vous titille et dont on veut entendre le paroxysme car on le devine explosif - il décide ici de la camoufler sans totalement l'ignorer au bénéfice de la "compositional improv". Signe distinctif de Threadgill, sa musique est régie par des rythmes complexes en tension extrême. Malgré cet ensemble de choix radicaux nécessaire à ce concept musical hautement intellectuel, la musique est balancée par un funk énigmatique, impalpable, omniprésent, en impulsion permanente, autre signe distinctif du compositeur.
Zooid utilise des instruments aux tessitures différentes comme le tuba frémissant de Jose Davila, qui accompagne Threadgill depuis une dizaine d'années, la guitare magique de Liberty Ellman, qui produit cet album, et le son aigre ou rugueux, d'un sax alto souvent brusque et le souffle velouté de la flûte de Threadgill.

Quelle impression laisse This Brings to Us?
Celle d'une musique en permanence au fil du rasoir, pourvue d'une densité aigüe. Celle aussi d'une musique "topographique" (en particulier "To Undertake My Corners Open"). Grâce au concept de "compositionnal improv", un mouvement chamboulé se fait sentir quelque part en nous. La musique ne fait pas qu'évoquer une vision plane, elle répercute l'écho du relief d'un terrain. Comme si on ajoutait une troisième dimension d'un espace que l'on perçoit à deux dimensions. Marginal et magistral.[Jérôme Gransac - les dernieres nouvelles du Jazz

   1.Henry threasgill zooid -White Wednesday Off the Wall    4:57
   2.To Undertake My Corners Open play  8:40
   3.Chairmaster 7:42
   4. After Some Time play 5:34
   5.Sap 8:40
   6.Mirror Mirror the Verb 3:20


les liens sont dans les commentaires
    

1 commentaire:

AstraToth a dit…

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