Samuel James - For Rosa, Maeve & Noreen - 2010

Possédé par les esprits des grands anciens, l’Américain sort l’album blues de l’année.

Une simple question de décennie : s’il avait enregistré ses chansons en 1939, l’Américain Samuel James serait entré directement dans le panthéon du country-blues classique – une cabane en tôle rouillée du côté de Clarksdale, Mississippi. Sur sa guitare en métal ou son banjo, il aurait tapé le boeuf avec Son House, Mississippi John Hurt et Charley Patton. Tous auraient salué le lyrisme nerveux de son jeu de guitare, sa voix qui file et déraille parfois comme un vieux train, la fébrilité qui agite ses chansons. En vrai, Samuel James a 30 ans, For Rosa, Maeve and Noreen est son troisième album, et c’est ce qu’on peut entendre de plus neuf dans le genre vieux.

On a pu lire que Samuel James jouait comme une machine à remonter le temps. C’est faux. Samuel James est sans doute un rêveur possédé, un médium capable d’entrer en contact avec les esprits des grands anciens. Mais il n’est pas un archéo-musicologue, ni un nostalgique. Ses chansons sont gorgées de vie, de soul, de sueur, d’inquiétude, d’impatience et de jubilation. Pour le rythme, il se contente de taper du pied, et fait voler la poussière. Le vieux blues magique est venu à lui, mais il le joue sans se retourner. On l’avait découvert l’an dernier sur scène dans un petit club parisien, et on était sorti du concert sur un nuage d’orage. Samuel James n’a pas encore installé l’électricité dans sa musique, mais il est le gardien de la foudre. [les inrocks]

1 Samuel James- Bigger, blacker Ben
2 Cryin' blind
3 Joe Fletcher's blues
4 A sugar smallhouse...
5 I'll break your promise
6 Rosa's sweet lil' love...
7 Darlin' Maeve
8 I've Haddock up to there
9 Miss Noreen
10 Trouble on congress...
11 John Ross said
12 The water's always...
13 Wooden Tombstone
14 Path of ashes

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